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19 juin 2016

Tranches de vie et états d'âme

Aujourd'hui point de couture ni de fait-main en tout genre, juste un peu de blabla, du blabla de maman qui me trotte dans la tête depuis des mois. Je réunis là pêle-mêle des petits moments du quotidien, des humeurs ponctuelles, des instantanés de cette année 2016 ou bien d'avant. Certaines choses ont déjà changé depuis, soit qu'elles se passent mieux, soit qu'elles sont plus animées !

 

Le lundi soir, je récupère les deux plus grands à l'école, et nous allons chercher n°3 à la crèche. L'habillage de ce dernier est en général une haute lutte et l'excitation des deux autres difficile à calmer. Je sors du bâtiment avec bébé sur la hanche, n°1 et n°2 à côté, et le sentiment d'avoir gagné une bataille, mais pas encore la guerre. Vous le voyez, le ralenti de la maman qui sort la sueur au front, les muscles contractés, prête à en découdre encore mais espérant vaguement que tout se passe pacifiquement ?


Le mardi, le programme est différent, je suis seule avec n°3 l'après-midi, et je le réveille vers 16h30/17h. Ce moment où j'ouvre la porte et je le retrouve, avec son petit air chiffonné du réveil, ou parfois la larme à l'oeil de s'être réveillé de mauvaise humeur, je le trouve merveilleux. Je le prends dans les bras, me recharge de son odeur, l'écoute me dire "là, là" ou "tentend ?" de sa petite voix. Dans ces moments-là je me dis qu'heureusement que c'est épuisant, de s'occuper de lui, parce que sinon, je tenterai de l'empêcher de grandir, ou à défaut :), je ne le (les !) laisserai pas se séparer de moi !


Un lundi, à 7h30, je suis dans la salle de bain. Bébé est exceptionnellement déjà debout et me rejoint avec des jouets. Je garde un oeil sur lui, mais... trop tard, il a jeté ses jouets dans le wc. Bien sûr n°1 n'avait préalablement pas tiré la chasse d'eau. La main dans le pipi dès le lundi matin, est-ce un signe de chance ????


Je ne suis pas sûre de connaître quelque chose d'autre qui vous pousse dans des sentiments si opposés, d'une minute à l'autre. D'autre que les enfants. Et plus particulièrement, les p'tits minus d'un an et demi, aux progrès époustouflants, à la voix si adorable, aux cheveux doux de bébé, aux petits pieds qui courent de travers, aux petites mains qui travaillent. Et qui font 3 bêtises à la minute, qui t'obligent à éplucher tes légumes par tranches de 60 secondes, avant de devoir courir leur sauver la vie. Qui te font ramasser inlassablement diverses mixtures par terre parce que tu n'as pas été assez rapide. Qui semblent ne jamais s'arrêter comme les fameux petits lapins duracel d'une ancienne pub... Non, je ne suis pas sûre de connaître autre chose qui apporte autant d'émerveillement et d'épuisement à la fois. 


Un mardi, le goûter de bébé. Il a 15 ou 16 mois, et veut de plus en plus manger tout seul. J'aime voir ses petites mains travailler, faire de leur mieux pour être précises. J'aime le voir s'affairer, vouloir être grand, mais pas-trop-quand-même-maman.


Un soir, comme tant d'autres à une certaine période. La Poulette refuse de se laver les mains avant le repas. Encore. Il semblerait qu'elle aie trouvé un nouveau bouton pour allumer la colère de sa maman, et cela fonctionne du feu de dieu...



Un autre soir. La Poulette va seule à l'étage, comme elle le fait parfois. Elle s'installe dans un coin, et s'invente des histoires. Je l'écoute créer son univers, incarner des personnages. Note pour le lendemain : cette enfant est magique. A noter en rouge par contre, je serai sûrement tenter de l'oublier à un moment de la journée...


Un soir, quelques soucis viennent assombrir l'horizon... Pas de gros soucis, non, juste des petits. Mais des soucis qui font voir les choses en gris pour quelques temps et qui rappellent qu'il faut profiter pleinement des moments insouciants.


Les deux plus grands se disputent beaucoup, ou plutôt, plus que je ne le voudrais. Je n'ai pas toujours la ressource pour leur montrer comment être autrement. Mais je savoure certains moments : je les retrouve dans leur chambre (ils dorment ensemble) ; l'aîné, qui est au CP lit un livre à haute voix. Sa soeur s'est collée à lui pour pouvoir suivre l'histoire.


Ils adorent leur petit frère. N°1 a toujours été attendri par les bébés, et il rit de bon coeur à tout ce que fait son frère. N°2 aime être une petite maman, et le trouve "trop mignon". Mais elle est petite encore, lui grandit, est envahissant, alors elle se fâche parfois et fait ses yeux méchants. Ce soir-là, je les laisse un peu ensemble. Elle prend des livres et l'appelle pour les lui montrer. Il est content, lui répond, lui montre des animaux. Et moi je savoure.


Mi-mai. Mon niveau de fatigue est tel que je n'arrive plus tellement à apprécier le temps passé avec mes enfants. Cela me rappelle que je dois savoir m'arrêter de faire et prendre soin de mon corps, ce qui ne m'est pas évident au premier abord.


Début juin, un lundi soir. Je suis dans la voiture pour chercher N°3, comme chaque lundi. Les deux grands sont calmes, et ne se chamaillent pas. N°3 a pour une fois dormi 2h à la crèche, et se laisse habiller sans se débattre ni crier. Le retour à la maison se passe bien. Le repas se passe plutôt bien. Quelque chose a changé. Peut-être que quelque chose leur a passé ; peut-être que je suis plus détendue. Mais bon, la poule, l'oeuf, etc, je ne sais pas. 


J'ai rendez-vous avec des collègues, pour travailler un peu ensemble. J'ai l'impression de venir armée de certaines compétences, mais pas les mêmes qu'avant... Je me sens compétente en contention de bébé récalcitrant. Je me sens compétente en change de couche de bébé en situation difficile. Je me sens compétente en cris d'animaux. Pour le reste, je ne suis plus trop sûre. Mais je me réjouis de les revoir :)


Mon grand grandit. Il grandit très vite. Physiquement, je devine déjà en lui le grand qu'il est en train de devenir. Note pour tous les jours : profiter, profiter, profiter.


Un mardi après-midi, pas de grands, bébé à la sieste. Le rangement de la cuisine m'a pris du temps. La coupe de mon tissu m'en a pris plus que prévu. Il ne me reste plus que 15 minutes de couture avant de passer au programme de fin de journée. C'est peu, mais mon projet est facile, je peux le débuter. Je mets une jolie (triste diraient les mauvaises langues :) ) chanson, en boucle pendant un quart d'heure, et je savoure.


Un matin, je me maquille dans la salle de bain. Comme d'habitude, bébé ne reste pas lire tranquille dans un coin, mais me rejoint et démonte tout ce qui traîne autour du lavabo. Je fais attention aux trucs fragiles, je fais attention à ce que je fais. Mais je ne vois pas à temps qu'il a saisi mon tube de mascara (ouvert), mis le doigt dedans, et pour une raison indéterminée, mis son doigt (le même) dans l'oreille. J'utilise du mascara waterproof. 


Les bébés aiment le riz. Enfin sûrement pas tous, et pas tous tout de suite. Mais partons du principe qu'ils aiment le riz. 
Le riz, c'est bien. C'est nourissant. C'est vite cuit. Ça peut te sauver quand il t'en reste un peu, que bébé a faim et que tu es débordée. Tu peux même le recycler en galettes.
Mais le riz, ça colle. Et c'est pire encore quand tu prends l'éponge pour le ramasser. 
Le riz, c'est aussi plein de petits grains. Comme les coquillettes, mais elle ne collent pas. Comme le couscous, mais lui sèche vite et s'aspire bien. 
En plus de tout cela, les bébés, ce n'est pas très propre. Ça vise mal la bouche. Ça jette exprès sa nourriture partout. Ça renverse son assiette pour bien enfoncer le clou.
Face à tout cela, j'ai trouvé un allié en la spatule à patisserie... Le rammassage du riz est moins un carnage, mais je préfère quand même cuire des pâtes...


Un mercredi midi. J'utilise mon outil magique pour ramasser le riz au sol. Glamour. Bébé est près de moi, dans sa chaise. Ne jamais faire confiance à un bébé. Ne pas croire qu'il va compatir à une situation déjà bien embêtante. J'ai commis l'erreur de lui laisser son gobelet. Bien sûr, il l'ouvre, et me le renverse dessus. 
Il est trop mignooooon...  


Un mercredi midi (était-ce le même ? ce n'est pas impossible !). Nous avons fait appel à quelqu'un pour enlever les nids de guêpes du grenier. Il vient un peu plus tôt que prévu, je fais encore manger les enfants. Je jongle entre bébé et les discussions avec le monsieur. Pour une raison qui m'échappe, je laisse bébé avec son fromage blanc, pour régler quelque chose. Il est en sécurité dans sa chaise, me dis-je... En sécurité, oui, c'est vrai. Mais je n'ai pas échappé au shampooing au fromage blanc... Il est vraiment trop mignoooon...

 

Bref, je vous aime, mes terreurs...

 

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Commentaires
L
Je vois que nous avons tous les mêmes. Chez nous aussi, la fin de l'année a été compliquée, surtout que nous vivons dans une maison en travaux depuis ...un an. Mais là, ils sont en vacances depuis 15 jours et ils me manquent terriblement
L
Une belle tranche de vie. Comme toi maman de 3 enfants mes émotions passent d'un extrême à l'autre. On devient championne de monde de jongle à répondre à toutes leurs sollicitudes. Mais quel bonheur par ailleurs comme tu l'as si bien décrit.
P
Comme je me reconnais dans tes mots. Je suis maman de 3 loulous et ma dernière à 22 mois. Tu as parfaitement décrit l'état émotionnel dans lequel on peut se trouver et nos changement d'humeur radicaux d'une minute à l'autre. C'est vrai que c'est épuisant et ça fait du bien de voir qu'on est pas seul. Que dans la vraie vie, c'est comme ça, pas comme sur les jolies photos de nos blog. Ces portraits si parfaits qu'ils ont tendance à me faire culpabiliser, pensant que je n'arrive jamais à tout faire si bien. Bref, merci pour cette tranche de vie et cette sincérité.
T
j'ai fait un bond de 10 ans en arrière, quand j'avais mes 3 espacés de 2 ans... honnêtement, je ne me souviens de rien, j'ai traversé cette époque et ai survécu, mais les jours se sont suivis sans que je me rende compte que d'un coup, je remplis des formulaires d'inscription au lycée...
S
J'ai savouré cet article. Je suis maman de 3 enfants moi aussi (un peu dans les même âges, le dernier a tout juste 1 an). Le quotidien n'est pas toujours facile et je me retrouve dans quelques situation! Je suis moi aussi stupéfaite, depuis que je suis maman, de cette façon qu'ils ont de nous faire passer d'un état à son exact opposé en si peu de temps!! Non mais c'est à devenir dingue!!! Voilà pourquoi mon mari et moi on est partagés entre l'envie d'un quatrième, et la raison... ;)
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